Issue 30 (December 2024)
Editors
Savas Patsalidis, Zuzana Ulicianska, Hana Strejckova

“Someone must have been telling lies about Josef K.; he knew he had done nothing wrong but, one morning, he was arrested.” This cult phrase opens Franz Kafka’s renowned novel The Trial.

At first, poor Joseph K. was appealing to common sense, referring to what he considered standard rules of communication that respect privacy and individual rights: “Who are you?” he asks two strangers entering his room, one of them with the telling name “Franz.”Joseph K. was not so much worried about his own belongings but wanted to understand more clearly his new existential situation. “What authority could they represent?” he asks. The two, however, have no doubts about their mission and authorization: “You´ll soon discover that we’re telling you the truth.” They believe/pretend to represent the Law, the all-powerful law that knows no limits. And how could there be a mistake in that? But what if the Law exists nowhere but in their head? What if this is a joke? If this was a comedy, Joseph K. would insist on playing it to the end.

Kafka, writing in the heart of European modernism, talks about alienation, the struggle of human beings with their identities and their subject position in the world, the dehumanization of “the different,” biased truth, and “alternative facts” years before the two world wars of the last century, years before modern totalitarian regimes were born, long before artificial intelligence started to be widely used, with all the digital algorithms that no one seems to understand and no one seems to be responsible for.

According to his publisher and friend Max Brod, Franz Kafka regarded this novel as unfinished. Since the trial of Joseph K. was never to get as far as the Highest Court, in a certain sense the story was interminable; it could be prolonged into infinity.

Today, all sorts of similar cases are taking place all over the world: People are still killed, tortured, and jailed in the name of some undefined, dogmatic, or even frivolous rule or ruler, or threatened, intimidated, ridiculed, defamed in a virtual space. The world has become even more and more Kafkaesque, more perplexed and perplexing, with various entrances and exits now left ajar to new anxieties and phobias, with prison-type models of surveillance and control and complex mechanisms of punishment or extradition becoming just a banal administrative act, a change that makes Kafka’s work even more attractive for theatre artists.

We invite papers that critically reflect on this Kafkaesque universe in relation to the theatre of our times. Papers that show how contemporary theatre theory and practice deal with, and dramatize issues and questions such as:

  • Does knowledge (of truth) lead to tragedy or comedy?
  • Can we find “truth” about ourselves in and through contemporary theatre?
  • Are theatre critics in the position of Joseph K. or his warders, his invisible judges or TikTok influencers?
  • How can theatre reflect and critique the apparatuses of control in the postmodern world?
  • How do fluidities of boundaries and identities in life enter theatre praxis?
  • How does theatre deal with a world that leaves no margins to get out?
  • The vast web of capitalism: human beings stand up and fight, but do they have a chance?
  • How far or near are modernism and postmodernism’s nightmares, necropolitics and biopolitics?

Those interested, please send your full article to:

Zuzana Ulicianska  (zuzana.ulicianska@gmail.com)
Savas Patsalidis (spats@enl.auth.gr)
Hana Strejckova (hannastrart@gmail.com)

Length of articles: 4000-4500 words.
We are open to articles in English and French.

Timeline

Article Submission: 18 AUGUST 2024 (Sunday)
Notification (of acceptance or rejection): 15 SEPTEMBER 2024 (Sunday)
Publication date: 30 DECEMBER 2024

Dossier du No 30 (décembre 2024)
Responsables invitees
Savas Patsalidis, Zuzana Ulicianska, Hana Strejckova

« Quelqu’un a dû raconter des mensonges sur Joseph K ; il savait n’avoir rien fait de mal, mais, un matin, il a été arrêté. » C’est par cette phrase culte que s’ouvre le célèbre roman de Franz Kafka, Le Procès.

Dans un premier temps, le pauvre Joseph K. fait appel au bon sens, il se réfère à ce qu’il considère comme des règles de communication standard qui respectent la vie privée et les droits de l’individu : « Qui êtes-vous ? » demande-t-il à deux inconnus qui entrent dans sa chambre, dont l’un porte le nom révélateur de Franz. Joseph K. ne s’inquiète pas tant pour ses propres biens que pour comprendre plus clairement sa nouvelle situation existentielle. « Quelle autorité peuvent-ils représenter ? » se demande-t-il. Les deux hommes n’ont cependant aucun doute sur leur mission et leurs autorisations : « Vous découvrirez bientôt que nous vous disons la vérité. Ils croient/prétendent représenter la Loi, la loi toute puissante qui ne connaît pas de limites. Et comment pourrait-il y avoir une erreur là-dedans ? Et si la Loi n’existait nulle part ailleurs que dans leur tête ? Et s’il s’agissait d’une blague ? Si c’était une comédie, K. insisterait pour la jouer jusqu’au bout.

Kafka, qui écrit au cœur du modernisme européen, parle d’aliénation, de la lutte des êtres humains pour leur identité et leur position dans le monde, de la déshumanisation de « l’autre », de la vérité biaisée et des « faits alternatifs », des années avant la fin des deux guerres mondiales du siècle dernier, des années avant la naissance des régimes totalitaires modernes, bien avant que l’intelligence artificielle ne commence à être largement utilisée avec tous les algorithmes numériques que personne ne semble comprendre et dont personne ne semble être responsable.

Selon son éditeur et ami Max Brod, Franz Kafka considérait ce roman comme inachevé. Étant donné que le procès de Joseph K. ne devait jamais aller jusqu’à la Cour suprême, l’histoire était en quelque sorte interminable et pouvait être prolongée à l’infini.

Aujourd’hui, toutes sortes d’affaires similaires se déroulent dans le monde entier : Des personnes sont encore tuées, torturées et emprisonnées au nom d’une règle ou d’un règlement frivole, d’un leader absolu, ou menacées, intimidées, ridiculisées, diffamées dans un espace virtuel. Le monde est devenu de plus en plus kafkaïen, de plus en plus perplexe, déroutant, les diverses entrées et sorties des sociétés contemporaines étant désormais ouvertes à de nouvelles angoisses et phobies, les modèles carcéraux de surveillance et de contrôle et les mécanismes complexes de punition ou d’extradition devenant un simple acte administratif banal, un changement qui rend l’œuvre de Kafka encore plus attrayante pour les artistes de théâtre.

Nous invitons les auteurs à proposer des textes proposant une réflexion critique sur cet univers kafkaïen en relation avec le théâtre de notre époque. Les communications qui montrent comment la théorie et la pratique du théâtre contemporain traitent et mettent en scène des questions telles que :

  • La connaissance (de la vérité) mène-t-elle à la tragédie ou à la comédie ?
  • Pouvons-nous trouver la « vérité » sur nous-mêmes dans et à travers le théâtre contemporain ?
  • Les critiques de théâtre sont-ils dans la position de Joseph K., de ses gardiens, de ses juges invisibles ou des influenceurs de TikTok ?
  • Comment le théâtre peut-il refléter et critiquer les appareils de contrôle dans le monde postmoderne ?
  • Comment la fluidité des frontières et des identités dans la vie s’inscrit-elle dans la pratique théâtrale ?
  • Comment le théâtre fait-il face à un monde qui ne laisse aucune marge de manœuvre pour s’en sortir ?
  • La vaste toile du capitalisme : les êtres humains se lèvent, se battent, mais ont-ils une chance ?
  • À quelle distance – proche ou lointaine – se trouvent les cauchemars, nécropolitiques et biopolitiques ?

Les personnes intéressées sont priées d’envoyer votre article complet à :

Zuzana Ulicianska (zuzana.ulicianska@gmail.com)
Savas Patsalidis (spats@enl.auth.gr)
Hana Strejckova (hannastrart@gmail.com)

Longueur des articles : 4000-4500 mots.
Nous sommes ouverts aux articles écrits en anglais ou en français.

Calendrier

Soumission des resumés : le 18 août 2024
Réponse (positive ou négative) : le 15 septembre 2024
Date finale de soumission des articles : 30 décembre 2024