Issue 30 (December 2024)
Guest Editor
Sheetala Bhat

The 2019 report of the United Nations High Commissioner for Human Rights on the rights of Indigenous peoples noted an “alarming increase in attacks on and criminalization” of Indigenous people across the globe. As Luana Ross (Salish and Kootenai) argues in Inventing the Savage: The Social Construction of Native American Criminality (1998), “Any explanation of Native criminality that sees individual behavior as significant overlooks the social and historical origins of the behavior,” which are “victimization and the criminalization of Native rights” by colonial governments.

Criminalization has long been a tool of colonial power. In response to such criminalization, Indigenous artists have used theatre to affirm creative and political agency, and to preserve and imagine alternative systems of justice and rehabilitation. In Medicine Shows: Indigenous Performance Culture (2015), theatre director Yvette Nolan (Algonquin) writes, “Indigenous theatre artists make medicine” through connecting and nurturing communities.

On the one hand, colonial and postcolonial governments have denied, banned, and criminalized creative cultures of Indigenous peoples. On the other hand, Indigenous artists have used performance and storytelling to resist such criminalization as well as for healing. Performance and storytelling are also crucial in many nation-specific Indigenous conceptions and practices of law in Canada. Relationships between decolonial justice, law, criminalization of Indigenous people, and performance and theatre art are complex, layered, and urgent.

Echoing Mark Fisher’s famous words that it is easier to imagine the end of the world than it is to imagine the end of capitalism, in her book Carceral Capitalism (2018), Jackie Wang argues that “it is easier to imagine the end of the world than it is to imagine a world without prisons.” Abolitionist movements and visions are critiqued for being unrealistic or utopic. Then how do currently and formerly incarcerated people and allies imagine and rehearse for such a utopia in and through theatre? And how do such rehearsals for a decarceral future confront, dismantle, and move beyond not only colonial systems of justice but also colonial imaginations of a society?

This special issue of Critical Stages/Scènes critiques seeks articles that investigate anti-colonial artistic labor against criminalization of Indigenous people around the globe, including but not limited to theatre performances, theatre workshops, rehearsals and creative processes.

We also encourage submissions that explore performance and performativity of criminality, crime, justice systems, courts, and settler nations. Along with scholarly articles, creative reflections, artist interviews,  rehearsal and workshop analyses, and essays on creative protocols for abolitionist rehearsal rooms are welcome.

Potential topics include but are not limited to:

  • Theatre performances about criminalization of Indigenous people
  • Creative and affective labour of prison abolition
  • Relationships between creativity, indigeneity, and colonial tactics of criminalization 
  • Transnational, comparative analysis of Indigenous prison abolition movements
  • Theatre as a tool of healing for incarcerated people
  • Theatre workshops for and by people with experience of incarceration
  • Criminalization of Indigenous ceremonies
  • Designing creative rooms for abolition
  • Performance of criminality
  • Performativity, legality, and settler nations

Scholars and artists working on theatre performances about prison abolition and criminalization of Indigenous people in any geographical context are welcome to submit an abstract of 300 words and a 50-word biography identifying all collaborating authors by October 1, 2023.

Please send your abstracts to bsheetal@yorku.ca.

Complete articles will be due on April 1, 2024.

This issue is expected to be published in December 2024.

We request that final submissions include photos and/or videos (permission to use required).

We are open to articles in English and French.

Biography of Guest Editor

Sheetala Bhat is an Assistant Professor at York University’s English Department. She is a theatre researcher, artist, and playwright. She specializes in South Asian theatre and politics, South Asian diasporic theatre in Canada, and Indigenous theatre in Canada. She is the author of Performing Self, Performing Gender: Reading the Lives of Women Performers in Colonial India, published by Manipal University Press. Prior to her appointment at York, she was an Arts Without Borders Postdoctoral Fellow at the University of Ottawa.

Dossier du No 30 (décembre 2024)
Responsable invitée 
Sheetala Bhat

Le rapport de 2019 du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme sur les droits des peuples autochtones a noté une « augmentation alarmante des attaques et de la criminalisation » des peuples autochtones à travers le monde. Comme l’affirme Luana Ross (Salish et Kootenai), « toute explication de la criminalité autochtone qui considère le comportement individuel comme important néglige les origines sociales et historiques de ce comportement », soit « la victimisation et la criminalisation des droits autochtones » par les gouvernements coloniaux (The Social Construction of Native American Criminality, 1998).

La criminalisation a longtemps été un outil du pouvoir colonial. En réponse à une telle criminalisation, les artistes autochtones ont utilisé le théâtre pour affirmer leur pouvoir créatif et politique, et pour préserver et imaginer des systèmes alternatifs de justice et de réhabilitation. Comme l’écrit la metteuse en scène Yvette Nolan (Algonquine), « les artistes de théâtre autochtones fabriquent la médecine » en mettant en contact et en nourrissant les communautés (Medicine Shows: Indigenous Performance Culture, 2015).

D’une part, les gouvernements coloniaux et postcoloniaux ont nié, interdit et criminalisé la créativité culturelle des peuples autochtones. D’autre part, les artistes autochtones ont utilisé la représentation et le conte pour résister à une telle criminalisation ainsi que pour la guérison. Ceux-ci sont également essentiels dans de nombreuses conceptions et pratiques autochtones du droit, propres à chaque nation au Canada. Les relations entre d’un côté la justice décoloniale, le droit, la criminalisation des peuples autochtones, et d’un autre côté la représentation et l’art théâtral sont complexes, multidimensionnelles et urgentes.

Reflétant les mots célèbres de Mark Fisher selon lesquels il est plus facile d’imaginer la fin du monde que de rêver à la fin du capitalisme, Jackie Wang affirme dans son livre Carceral Capitalism (2018) qu’« il est plus facile d’imaginer la fin du monde qu’il n’est d’imaginer un monde sans prisons ». Les mouvements et les visions abolitionnistes sont critiqués comme irréalistes ou utopiques. Alors, comment les personnes et alliés actuellement et anciennement incarcérés imaginent-ils et répètent-ils une telle utopie dans et par le théâtre ? Et comment est-ce que de telles répétitions pour un avenir décarcéral confrontent, démantèlent et dépassent non seulement les systèmes de justice coloniaux, mais aussi les imaginations coloniales d’une société ?

Ce dossier recherche des articles qui enquêtent sur le travail artistique anticolonial contre la criminalisation des peuples autochtones du monde entier, y compris, mais sans s’y limiter, les représentations théâtrales, les ateliers de théâtre, les répétitions et les processus créatifs. Nous encourageons également les propositions qui explorent le spectacle et la performativité de la criminalité, du crime, des systèmes judiciaires, des tribunaux et des nations coloniales. Outre les articles scientifiques, les réflexions créatives, les interviews d’artistes et les analyses de répétitions et d’ateliers, les essais sur les protocoles créatifs pour les salles de répétition abolitionnistes sont les bienvenus.

Voici une liste non exhaustive de sujets possibles :

  • Représentations théâtrales sur la criminalisation des peuples autochtones
  • Travail créatif et affectif de l’abolition des prisons
  • Relations entre créativité, indigénéité et tactiques coloniales de criminalisation
  • Analyse comparative transnationale des mouvements autochtones d’abolition des prisons
  • Le théâtre comme outil de guérison pour les personnes incarcérées
  • Ateliers de théâtre pour et par des personnes ayant vécu l’incarcération
  • Criminalisation des cérémonies autochtones
  • Conception de salles créatives pour l’abolition
  • Représentation de la criminalité
  • Performativité, légalité et nations colonisatrices

Les universitaires et les artistes travaillant sur des représentations théâtrales sur l’abolition des prisons et la criminalisation des peuples autochtones dans n’importe quel contexte géographique sont invités à soumettre un résumé de 300 mots et une biographie de 50 mots identifiant tous les auteurs collaborateurs d’ici au 1er octobre 2023.

Veuillez envoyer vos résumés à bsheetal@yorku.ca.

Les articles complets doivent nous parvenir avant le 1er avril 2024.

Ce numéro devrait être publié en décembre 2024.

Les articles finaux devront être accompagnés de photos et/ou de vidéos.

Biographie des responsable invitée

Sheetala Bhat est professeure adjointe au département d’anglais de l’Université York. Elle est chercheuse en théâtre, artiste et dramaturge. Elle se spécialise dans le théâtre et la politique sud-asiatiques, le théâtre de la diaspora sud-asiatique au Canada et le théâtre autochtone au Canada. Elle est l’auteure de Performing Self, Performing Gender: Reading the Lives of Women Performers in Colonial India, publié par Manipal University Press. Avant sa nomination à York, elle était boursière postdoctorale Arts sans frontières à l’Université d’Ottawa.