Yun-Cheol Kim
Grâce aux immenses efforts des membres de notre comité de rédaction, ce cinquième numéro de Scènes critiques est riche d’articles intéressants signés par d’excellents collaborateurs du monde entier. Cette fois, chaque responsable présente ou commente le contenu des articles de sa section. J’ai l’intention de continuer de recourir à cette formule pour les prochains numéros. Par ailleurs, je suis très heureux et reconnaissant de voir dans le présent numéro que 34 auteurs de 20 pays différents ont écrit 45 articles, sur l’Afrique, l’Asie, l’ensemble de l’Europe et l’Amérique du Nord. Je constate surtout qu’il y a cette fois davantage de comptes rendus de spectacles, ce qui en tant que critiques nous intéresse particulièrement. Je désire exprimer ma reconnaissance à Maria Shevtsova qui, pour la section Sujets spéciaux, a réussi à soumettre au dernier moment son entrevue avec le metteur en scène russe Iouri Lioubimov, un des exilés les plus célèbres du monde du théâtre, faisant de cette section quelque chose d’encore plus spécial.
À titre de directeur et de rédacteur en chef de Scènes critiques, j’aimerais beaucoup que cette revue contribue à faire entendre notre discours critique, avant tout dans la communauté théâtrale mondiale. Mon second souhait, mais non le moindre, consiste à exploiter cet espace en ligne afin de lutter contre l’amenuisement de la critique culturelle en espace et en impact. Je demanderai aux responsables de sections leur avis sur le moyen de mener à bien cette mission importante que nous avons entreprise, afin de la réaliser dans la revue. Ces idées constitueront une bonne part de nos prochains Sujets spéciaux. Nous devons nous battre pour retrouver, voire renforcer, l’envergure de la critique théâtrale à une époque que l’on peut qualifier d’anti-intellectuelle et de post-dramatique. Malheureusement, nous ne sommes pas à l’abri de l’accusation – ou d’auto-accusation – voulant que les critiques n’ont fait que regarder passer le train tandis que la dimension et l’influence de la critique diminuaient comme peau de chagrin, plutôt que de riposter avec force et imagination pour protéger notre profession et valoriser les critères artistiques dans l’appréciation des spectacles de théâtre. Pour traverser cette période difficile, il nous faut de nouveaux moyens de communiquer avec nos contemporains : de nouvelles perceptions, de nouveaux vocabulaires et de nouvelles formes qui refléteront mieux notre temps. Il nous faut aussi trouver des façons plus modernes d’intéresser des jeunes qui ont du talent pour la critique. Il y a peut-être déjà eu de nombreuses expériences en ce sens, auquel cas il nous faut les partager dans la revue, les réussites comme les échecs, afin que notre sagesse et notre intelligence collectives puissent en profiter.
Je remercie tous les collaborateurs et les membres du comité de rédaction de ce numéro pour leur importante contribution qui permet la poursuite d’une publication aussi incroyable. Sans leur passion et leurs efforts, Scènes critiques n’existerait tout simplement pas. Je veux aussi remercier Andrew Yim, Yoonji Choi et Yujin Kim, qui constituent ma valeureuse équipe Web coréenne, et qui ont travaillé très fort pour satisfaire aux exigences et répondre aux instructions des responsables et des collaborateurs. Et je vous demanderai de montrer de la considération pour mon équipe : je prends la responsabilité de toute erreur dans ce numéro. Merci.